Pays des Mille et Une Nuits et de la poésie persane, l’Iran a fait du cinéma un art de la suggestion : quand la parole est surveillée, l’image devient poème, et le montage, une figure de style.
Vincent Lindon, tout en sobriété, incarne un chômeur de longue durée, père d’un adolescent handicapé.
C’est le premier film en compétition que notre jury a visionné et, d’emblée, il nous a séduits et nous est apparu comme un candidat très légitime au Prix. A la fin du festival et après de nombreuses délibérations, nous l’avons retenu sans une hésitation.
A Cannes, un film renvoie souvent à un autre. Ici, le dramatique quasi-documentaire Taklub a le même thème que la comédie du Tout nouveau testament : Dieu se rit des hommes qu’il fait souffrir.
Le film commence par des images d’une extraordinaire beauté. J’aurais tant aimé qu’il continue ainsi.
En quelques touches, dans un paysage brûlé par le soleil ou des intérieurs en clair obscur, le réalisateur décrit une vie de Judas éloignée de celle que nous connaissons.
C’est un film curieux. Visiblement tourné avec des moyens réduits, presque en famille, on pourrait parler d’un ‘peplum en chambre’.
Ce film subversif est d’une désarmante simplicité.
Ceux qui connaissent la nouvelle de Camus, « L’Hôte », qui a inspiré Loin des hommes, s’étonneront de l’expansion que ce texte subit en devenant un film.
Le jury œcuménique du festival de Locarno, en Suisse, a primé Durak (Le Fou), de Youri Bykov, un film russe aux forts accents d’Évangile.
Est-il possible de rester honnête ? On finit par en douter.

Dossier

Jacques Champeaux, membre du jury œcuménique, et Peter Paul Huth rendent compte de la Berlinale 2024.

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