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J’aimerais partager quelques réflexion sur Et maintenant on va où ? de Nadine Labaki. Il s’agit pour moi d’un des meilleurs films que je connaisse et je voudrais expliquer pourquoi.
Dès la première image j’étais scotchée à l’écran – ou disons, dès la deuxième image.
En janvier 2002, la direction du festival de Cannes nous demandait s’il n’était pas possible de constituer un jury interreligieux, c’est-à-dire réunissant, outre des chrétiens, des juifs, des musulmans, des bouddhistes.
Fidèle à ses objectifs, cette compétition internationale présentait une centaine de films venus des pays du Sud, essentiellement d’Asie et d’Amérique latine. Etonnamment, et à notre grand regret, l’Afrique était quasiment absente de la sélection.
Après une entrée en matière choc où l’on voit Simin et Nader argumenter vivement devant le juge, l’une pour justifier sa demande de divorce en vue d’un départ de l’Iran avec sa fille, l’autre justifiant son refus au nom de sa solidarité filiale, la première partie semble traîner en longueur, étalant les difficultés de Nader à assumer seul la garde de son père.
C’est sous ce titre que le festival de Berlin réserve depuis 2007 une section spéciale à des films actuels qui mettent en scène des thèmes autour de la nourriture, du goût et de l’environnement.
Voilà un film important qui a peu de chance, du moins dans sa forme actuelle, de passer dans nos salles. Qui a envie, a priori, d’aller voir un documentaire de plus de 6 heures ?
Et pourtant...
Aujourd’hui, nous supposons que plus de 4000 langues sont parlées dans le monde. Il n’y a pour ceci aucune raison valable puisque les organes vocaux des hommes se ressemblent tous.
La première scène, magnifique, située le lendemain du drame, donne le ton à ce film : une petite bougie face à la tornade !
Nouvelle pressentie depuis le prologue qui annonce le drame avant le générique : une branche casse, Yakup reste suspendu. Cette suspension, ce « non-encore-dit » sont comme le silence de fond du film, l’atmosphère qui l’imprègne.