63ème Festival international du court métrage Oberhausen

11/05/2017 - 16/05/2017
Oberhausen

Die Ökumenische Jury vor dem Festivalkino "Lichtburg" (© Kurzfilmtage/Daniel Gasenzer)

Le 63ème festival du court métrage d’Oberhausen a montré en tout 499 films de 58 pays, dont 148 dans une des cinq compétitions (compétitions internationale, allemande, NRW, Prix MuVi de la meilleure vidéo musicale allemande et films jeunesse). Le jury œcuménique a choisi son lauréat parmi les 56 films de la compétition internationale et a accordé une recommandation à un film de la sélection jeunesse.

Le jury a récompensé le film expérimental du Kenya, "Seeds" de Philippa Ndisi-Hermann. Il a décerné en outre une mention à la production britannique, "The Separate System" de Katie Davies.

Sa recommandation, qui s’adresse aux distributeurs des Eglises (Katholisches Filmwerk (KFW) et Matthias-Film) d’acquérir un film du programme pour enfants et adolescents, va à

"Gos leat don?" (Où es-tu ?) d’Egil Pedersen.

Le jury international a décerné le Grand Prix de la ville d’Oberhausen à la contribution chinoise "Qiu" (Fin d’été) de Cui Yi , et son prix principal à

"500.000 Pee" (500.000 années) de Chai Siris (Thaïlande).

 

La Fipresci a décerné son prix également à une production chinoise, "Zheng pian zhi wai" (Off Takes) de Hao Jingban. 

« Le festival du court métrage donne un aperçu thématique et esthétique du large spectre de ce format qui permet au niveau international une liberté d’expression beaucoup plus grande que le long métrage avec ses codes plus strictes et qui reste en 2017 une importante source pour le renouvellement du langage cinématographique » (communiqué de presse du festival).

Hilke Doering, la directrice de la compétition internationale, souligne que « cette année, L’importance des conflits géopolitiques et identitaires saute aux yeux. »

A côté des compétitions, le festival a montré de nombreux programmes thématiques. L’un d’eux était consacré à l’artiste allemand Bjørn Melhus qui a donné deux conférences.

Le programme sous le titre « Les médias sociaux avant internet », sous la direction de Tilman Baumgärtel, chercheur en sciences des médias à Mayence, s’est consacré aux « formes peu connues du travail médiatique avant le web mondial » entre 1960 et 1990. 

 

Liens :

Le site du festival

La page du festival sur le site de Pro-Fil

Auszeichnungen

Réalisé par :
2016

L’eau donne et reçoit, elle entoure et libère. La vie et l’amour, souvenir du passé et avenir se reflètent dans ce principe originel. La tortue sort de la mer pour porter ses œufs sur la terre ferme, puis retourne dans la mer. Les œufs sont ensemble et malgré tout chacun est seul. « Chaque œuf est une sphère, chaque sphère un monde, chaque monde un univers. » « Nous vivons ensemble » dit le père, « nous vivons seuls » dit la mère.

Cette œuvre magnifique nous parle du tout petit qui contient la semence et la force originelle du grand Tout, de l’amour de la mère et du père. Un poème, poétique, tendre et métaphorique, tissé de mots entre mère et enfant et d’images de la mer, de la terre et du sable, un bijou artistique qui fascine par le dialogue des voix entre elles et celui entre mots et images. Confronté à ces photos, le spectateur est amené à marquer un arrêt et à ressentir la paix du principe originel, les plans-séquences l’entourent, évoluant dans les bancs de poissons et la proximité de la famille. Le monde est tellement plus que de la matière, l’amour tellement plus qu’un certain nombre de jours passés ensemble. La création, c’est l’unité de la vie.

Réalisé par :
2017

Il faut faire son devoir, remplir ses obligations, assumer le système entre service militaire, vie quotidienne, professionnelle et familiale. Les soldats prennent des responsabilités pour d’autres ; mais s’ils échouent dans le champ relationnel, ils se retrouvent seuls. D’anciens soldats convaincus de crimes sont condamnés et mis en prison. Ils savent pour quoi, mais pas pourquoi. Leur condamnation remplit le vide laissé par la fuite de la société dans l’incompréhension, en se séparant de ces hommes.

Le film donne une voix à ces soldats, il raconte leur histoire dans des tons rudes et des photographies précises. Les notes manuscrites qui servent de césures rendent la peine des prisonniers plus dense et adressent leurs plaidoyers de colère et de solitude à nous, la société.

Le sens est vide, c’est ce qui apparaît clairement à la fin de cette œuvre imposante et emblématique. Le club du FC Liverpool sert d’élément de liaison, mais du coup son hymne bien connue « You’ll never walk alone » rend d’autant plus problématique la situation de ces ex-soldats. Leur vie est enfermée dans un étroit espace séparée de la société. L’espace de la culpabilité s’élargit. Il questionne la relation entre violence et société et ce qui constitue l’Humanité, son fond et son identité. 

Wo bist du?
Où es-tu ?
Réalisé par :
2017

Ce film trouve sa réalité sans grandes paroles en combinant des images et de la musique, se situant entre court métrage et clip vidéo. La bande son remarquable interagit avec le récit, tantôt poussant vers l’avant, tantôt suivant les images et l’histoire pour dépasser la réalité. L’esthétique et l’énergie de ce court posent des questions qui dépassent les frontières entre générations et se distinguent de ce fait aussi bien dans la compétition des films pour la jeunesse que dans l’internationale. Le film appelle à être assez radical pour créer une meilleure base : à partir de ce que les vieilles cultures contiennent, comme celle de Sami dont le film est originaire, et  de ce qui se trouve au-delà de notre emprise limitée – pour retrouver, au-delà de l’esthétique-mystique, la vraie spiritualité.