Miel (Bal)

Fiche

Nouvelle pressentie depuis le prologue qui annonce le drame avant le générique : une branche casse, Yakup reste suspendu. Cette suspension, ce « non-encore-dit » sont comme le silence de fond du film, l’atmosphère qui l’imprègne. Une façon de dire : plus rien ne sera comme avant. Que cette histoire soit largement d’inspiration autobiographique est certain. Cette conscience aiguë du prix des instants qui ont disparu à jamais, fait avant tout de Miel un récit sur le « temps retrouvé ». Un temps retrouvé dont Semih Kaplanoglu ressuscite admirablement la magie, que ce soit dans la bouleversante relation entre le père et son fils, dans les scènes d’école où la justesse quasi-documentaire n’est pas sans faire penser à Etre et avoir, dans le relief que prend soudain un passage de brume sur la forêt, la blancheur immobile d’une mule entre les arbres, le vol d’un épervier dans le sous-bois, ou la voix d’une petite fille accoudée à une fenêtre et lisant un poème de Rimbaud.

 

Lire la suite sur le site de Pro-Fil…